Charlène Locqueteau

Correctrice, tutrice Orthodidacte

Rien de très original au départ : un profil littéraire, une amoureuse des mots, des langues, de l’évasion, qu’elle soit sur le papier, dans la tête ou dans les rencontres. Une licence d’anglais, du côté civilisation étrangère, littérature et traduction, qui débouche sur une année en Angleterre à assister les professeurs de français dans plusieurs établissements, collèges et lycée, du sud-ouest du pays. Je donne aussi des cours du soir à des adultes souhaitant valider une certification en français. 

 

Entre-temps, il y a une rencontre, de celles qui changent une vie, celle de la culture sourde, de sa langue signée et de sa communauté. De retour en France, je me forme aux bases de cette langue et je bifurque vers un master dans le handicap et l’accessibilité. Diplôme en poche, je deviens éducatrice scolaire, j’accompagne des élèves sourds oralistes dans leurs apprentissages, de la 6e jusqu’à la terminale. Après avoir validé une certification en langue des signes française (LSF), je pars à Paris, je rejoins une association de sourds qui est en train de créer un média bilingue (LSF/français). « On a besoin d’une secrétaire de rédaction », me disent-ils. Quésaco ? « La personne qui corrige, qui vérifie l’info, qui met en page… ». Comment un métier dont j’ignorais l’existence peut sembler autant fait pour moi ? Retour en formation, un an à découvrir le monde la presse, de l’éditing, du fact-checking et de la correction professionnelle. Une fois en poste(s) — car oui, je vais finalement être amenée à en occuper plusieurs, du magazine au quotidien, de la presse papier au web —, j’alimente ma curiosité chronique, j’affine mes connaissances linguistiques, et je continue l’exploration orthotypographique. J’apprends avec humilité qu’un bon professionnel, ce n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui sait où et comment chercher l’information, la règle. En parallèle, m’est proposé un projet de coécriture biographique. Je créé ma micro-entreprise, ce qui me permet de diversifier (encore) mon activité.

 

Aujourd’hui, j’ai quitté Paris pour revenir m’installer sur mes terres natales, en Charente-Maritime. Je partage mon activité entre le secrétariat de rédaction dans la presse, la correction dans l’édition et auprès de collectivités ou de particuliers, l’écriture biographique et le storytelling. En participant à l’aventure L’Esprit livre, je retourne avec enthousiasme à mes premières amours professionnelles, enrichies aujourd’hui de mes compétences en tant que correctrice : de quoi faire du français un véritable terrain d’exploration et de jeu !

 

Je travaille régulièrement pour le groupe Sud Ouest et l’association Média’Pi !, à l’origine d’un média bilingue LSF/français. À Paris, j’ai eu l’occasion de passer par des rédactions telles que Les Inrockuptibles ou Jeune Afrique, de façon récurrente, mais aussi par le groupe Mondadori qui à l’époque hébergeait les rédactions de Grazia, Closer… Dans l’édition, j’ai eu l’occasion de collaborer par deux fois aux ouvrages publiés par les éditions Faces cachées, entre autres.

 
 

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ?

Un peu par le hasard de la vie, des rencontres et des opportunités ; et pourtant, elle était faite pour moi. Ou plutôt, elles (car je l’ai déclinée en plusieurs activités professionnelles) étaient faites pour moi. Je pense que mon insatiable curiosité et mon goût pour la nouveauté m’ont, presque malgré moi, conduite sur cette voie. 

 

Petite, j’adorais le français, son cadre très rigide, très sécurisant mais tout de même plus nuancé que les mathématiques. Avec la langue, on peut transmettre des informations, des émotions. Jouer avec les mots, c’est comme posséder une baguette magique : une virgule mal placée, un accord erroné, et c’est tout le sens de la phrase qui est en jeu ! Les possibilités sont infinies… 

 

On dit qu’avec le temps, on revient à ce qu’on aimait faire enfant. Après quelques détours, je suis revenue à cela.

Quel aspect de votre métier préférez-vous ?

Je crois que j’adore ce que tout le monde déteste : me perdre des heures dans une grammaire pour savoir pourquoi tel verbe s’accorde de telle manière, trouver l’exception qui confirme la règle, réfléchir à quelle option choisir lorsque deux grammaires se contredisent (oui, oui, c’est possible !), découvrir sans le vouloir une étymologie étonnante, apprendre un nouveau mot… C’est parfois un véritable travail d’enquêteur : on tire un fil jusqu’à trouver la bonne réponse… et on repart souvent avec plus que ce qu’on était venu chercher. Entre professionnels, ces questions sont souvent l’occasion de discussions animées, mais très riches.

Comment puis-je vous aider à écrire ?

J’ai envie de vous montrer qu’on peut s’amuser avec le français. Quand les règles deviennent un jeu et non une contrainte, on se rend compte à quel point il est facile ensuite de se les approprier et de les utiliser avec aisance au quotidien. 

 

Une fois acquises, c’est un véritable plus dans le processus d’écriture, puisque ces règles — orthographiques, grammaticales… — et normes typographiques permettent d’enrichir et d’apporter toujours plus de nuances, de précision et de liberté dans ce que l’on souhaite partager à l’écrit. Connaître le français, c’est la liberté de transmettre au plus juste.