La lecture critique ? Indispensable pour améliorer ses textes !
Comment améliorer ses textes si l’on ne remarque pas ses « fautes » ? Plus qu’un savoir « bien lire », la lecture critique suppose de voir comment travailler vos textes avec un objectif clair en tête. Comment parvenir à un texte lisible et intéressant pour des lecteurs ? Comment leur apporter du plaisir, des émotions, une réflexion, une vision nouvelle de l’existence ? Autant de questions qui animent un réviseur.
La lecture critique fait partie de la réécriture. Avant d’aborder les questions d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, de ponctuation, s’ouvrent devant vous les grands espaces afin de repenser et de bonifier vos productions. Comment commencer ? En évacuant d’emblée des peurs limitantes, notamment celle d’être mal jugé et déprécié.
Un exercice pour s’entraîner à la réécriture
C’est précisément ce que vous propose cet exercice. Il vous invite à endosser la peau d’un lecteur critique, le pire que vous pourriez imaginer… Le but avoué est de vous amuser avec la critique au lieu de la redouter.
Cette consigne d’écriture n’est pas un exercice comme les autres. Ludique, elle comporte à la fois une part de réflexion, de fantaisie et de créativité…. Et une part d’autodérision.
Cette consigne d’écriture présente de manière synthétique des notions clés et un exercice de critique littéraire. Cet exercice contient
- Une présentation concrète de la réécriture
- Les principaux critères d’évaluation d’un texte par les lecteurs
- Des explications pour savoir jusqu’où corriger sans tomber dans le perfectionnisme paralysant
- Un cas pratique montrant comment Chateaubriand travaillait ses textes par jets successifs. Ces travaux sont commentés par Antoine Albalat, éminent pédagogue
- La préparation de la copie et la liste des signes de correction professionnelle
- Une invitation à écrire une critique d’un de vos textes, volontairement féroce
Ce regard nouveau vous éclairera sur les perceptions que l’on a de vos textes
C’est à vous
Qu’est-ce que la réécriture ?
La réécriture est un domaine de l’écriture peu connu. Dans nos modes de vie pressée, nous avons un peu tous tendance à brûler les étapes et à parvenir au résultat de la manière la plus rapide et la plus agréable qui soit. Pas étonnant qu’elle soit occultée.
Comme son nom l’indique, la réécriture consiste à écrire à nouveau son texte. Vous avez sans doute fait cette expérience de ne pas trouver tout de suite les bons mots, le ton pour en parler, de ne pas avoir une vision claire d’une situation, d’être incapable de trouver une expression incisive, regarder une histoire sous un autre angle, adopter le bon raisonnement… Et de vous-même, vous avez ressenti le besoin de reprendre votre texte.
Force est de constater que l’on ne pense pas de manière ordonnée, pertinente, et exhaustive tout de suite. La réflexion est lente : elle a besoin de temps pour se structurer, s’affiner, se préciser, progresser avant de s’exprimer pleinement. Et parvenu à ce travail de clarification, on se rend compte que l’on n’a fait que la moitié du chemin ! Nous n’avons sans doute pas assez pensé aux destinataires de notre texte.
Bien écrire ne se limite pas à exprimer sa pensée par écrit de manière claire et intelligible. L’écrivain s’évertue à frapper les esprits, à rendre ses personnages vivants, à créer des émotions inoubliables, à transmettre ses idées avec élégance ou au contraire à bousculer ses semblables pour réveiller les consciences.
Tout cela mobilise l’auteur vers ce qui sera sa véritable écriture.
Pourquoi avons-nous tous besoin de réécrire ?
En plus d’être un acte complexe, écrire demande beaucoup d’énergie. Il est donc difficile de réussir du premier coup à rédiger le texte souhaité sauf s’il est court et développé à partir d’un plan préétabli.
Depuis 25 ans, nous formons des écrivains et nous avons observé que tous les auteurs arrivant en formation écrivent au fil de la plume. Ils associent leurs idées les unes aux autres et cumulent les phrases qu’ils nomment ensuite « texte » « roman », « nouvelle »…
Cette manière de procéder leur fournit des idées. Mais ce processus risque d’être infini et l’auteur ne parvient plus à contrôler ses développements, s’égare, sans parvenir à terminer. D’autres se cantonnent à épuiser cette technique et décident, au moment où ils en ont assez, que le résultat est acceptable. Certes, le texte est amélioré mais dans quelle proportion ?
La structure ne se glisse pas naturellement dans un texte. Il faudrait penser comme un livre et peu de personnes atteignent cette force et cette clarté de réflexion… A moins d’avoir exercé le métier d’écrivain tous les jours de sa vie pendant au moins dix ans, et lire sans compter… La structure est ce que l’on appelle généralement un plan. Plus encore, en littérature il s’agit d’un processus dynamique qui pose une intrigue et la déploie en stimulant l’intérêt du lecteur à toutes les pages.
Si vous n’avez jamais pris de cours, alors dites-vous bien que ne pourrez pas évaluer les techniques utilisées ou celles qui vous manquent. Vous ne maîtriserez pas tous les aspects de l’écriture narrative ou littéraire : les descriptions, les portraits, les dialogues, les monologues, le choix du narrateur et l’articulation de ces modes d’expression pour faire progresser votre lecteur dans le déroulement de votre histoire. Il existe des codes, des règles en la matière qui ne s’improvisent pas.
Cultivez votre esprit critique et mesurez le sens de vos textes
Combien de fois à L’esprit livre avons- nous connu des auteurs en formation malhabiles pour développer leurs idées. Ils ne voient même pas les trouvailles dans leur texte. Il faut que nous mettions le doigts dessus et que nous leurs suggérions des pistes de développement et comment ils pourraient se démarquer de ce qu’il existe déjà dans les livres édités. Avec un peu de réflexion supplémentaire, quelques encouragements, nous voyons ces auteurs mûrir leurs pensées et trouver enfin les mots pour exprimer les idées qui les animent.
Lors de cet accompagnement, il est nécessaire d’aller au-delà de l’écriture d’expression – déjà complexe – à la transformation du contenu en un objet transmissible et littéraire. D’imaginer de concert avec eux comment ils pourraient élaborer ces plaisirs de lecture. Le rôle du tiers témoin, d’un lecteur professionnel, ou de bêta-lecteurs (amateurs passionnés), est déterminant pour aider l’auteur à voir son texte tel qui est.
En évacuant cette étape de l’analyse critique, ils refusent toute possibilité de progression. Parfois ce sont les notions simples, apprises il y a longtemps qui se trouvent remises en cause. Croire savoir est sans doute le pire ennemi de celui qui se lance dans l’écriture.
Un exemple simple : la notion du sujet apparaît acquise mais les débutants ignorent comment en délimiter les contours. Ils pensent posséder leur sujet et écrivent de manière débridée sur un thème. Bondir d’une idée à l’autre et aligner les lignes ne signifie pas « écrire » pour un écrivain. Le résultat est un texte décousu. Vouloir s’exprimer et communiquer avec ses contemporains est un élan louable. Encore faut-il avoir quelque chose à dire et le transmettre de manière plaisante, attractive, efficace…
Vérifiez l’ouvrage dans son ensemble
Sans structure, l’auteur est confronté inévitablement à des longueurs, des redites et des manques. Avant de passer à la correction orthographique, il est nécessaire de considérer l’ouvrage dans son ensemble et de confronter le texte obtenu au projet initial.
Un bon diagnostic posé par un formateur ne se cantonne pas aux failles techniques, il renvoie l’auteur à sa création, ses ambitions, ses intentions. Le contact avec la réalité pouvant parfois être cruel (il n’existe pas de parachute pour ceux qui descendent de haut), encore faut-il que ce formateur l’aide à se saisir d’un savoir écrire pour qu’il parvienne à réaliser pleinement ce qu’il souhaite et avoir suffisamment de tact pour que ce même auteur contemple les imperfections de son texte en acceptant l’idée d’avoir à réécrire son texte. Ce n’est qu’à cette condition qu’il peut entreprendre en toute lucidité son travail de réécriture et de création.
L’une des grandes difficultés de la réécriture est qu’elle n’est pas identique pour tout le monde puisqu’elle dépend de la maîtrise technique de l’auteur, de sa personnalité, de ses acquis et de son projet éditorial. Combien d’auteurs célèbres ont-ils fait des entorses aux règles, consciemment, pour faire évoluer leur art ? Les … ! de Céline, les mots inventés de Frédéric Dard… La réécriture possède sa part d’invention.
Nous réalisons avec nos auteurs en formation ce diagnostic au fil des pages et plus encore, nous les aidons à réaliser leur cahier des charges afin d’obtenir une égale qualité d’écriture sur l’ensemble de leur livre. Nous veillons à les préserver de l’autocensure, de l’inhibition, de la précipitation qui nuiraient à l’affirmation de leur style.
Résister au désir de vitesse est devenu un des grands secrets de la réussite. Vous ne parviendrez pas à écrire si vous ne construisez pas votre esprit avant de corriger l’orthographe. C’est en s’entraînant à la lecture critique que vous pourrez acquérir le détachement nécessaire et réécrire.
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