Grivoiserie au féminin – Le journal intemporel du Chat Noir

Le Nirvanana

Mieux que le champagne, l’inauguration à la matière première, celle qui fait l’homme. Après tout, j’y avais bien droit moi aussi à l’extase motorisée. Les vibrations coquines au godemichet, dépassées. Out le poil à mazout, je voulais carburer border line, frôler le kérozène de l’érogène. Je me baptisai la Lady Chatreley du gros cube. Pas le gominé, le frelaté ou le raboté, mais le millésimé dans toute sa vrombitude. L’Apollon du délire fut tout trouvé. Laissant de côté la poussivité délabrée du Comte, mon époux, dont le moteur de 1929 ne grimpait plus dans les tours, sans parler de sa pompe à huile qui subissait désespérément l’attraction terrestre, je visai Necplusultra le jardinier.

Ayant des kilomètres au compteur, la carrosserie à l’avenant, je cachai ma pénurie de collagène sous une combinaison de cuir surmontée du casque de Catwoman à visière suggestive. Restait plus qu’à enfourcher l’engin. S’entend mettre le grappin sur le divin laboureur.

« Laissez donc la binette, lui dis-je impromptu, la chevillette pointera. »

Il lâcha son outil, étala son torse bronzé devant mes yeux exorbités. Je ne vis que les deux dernières syllabes qui n’étaient pas avares de centimètres.

Je mesurai enfin l’amplitude du kamasoutra sur kawasaki 1000 cm3.