Le blog d'Esprit Livre

" Vous trouverez sur ce blog des informations sur les métiers de l'écriture, des chroniques littéraires , des textes de nos auteurs en formation, des guides et des conseils pour vous former, écrire et publier. " Jocelyne Barbas, écrivain, formatrice, fondatrice de L'esprit livre.

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Devenir écrivain : bien débuter sa formation

Sommaire

Avant de devenir écrivain, les romanciers ont commencé par écrire des nouvelles : ces récits brefs développent des histoires saisissantes et utilisent des fins frappantes. Vous êtes nombreux à vouloir commencer  en écrivant un roman autobiographique. Trop long, trop difficile, vous risquez de vous décourager.  Un bon exemple ? Celui de Jack London, l’un des  romanciers les plus lus, encore aujourd’hui plus de 100 ans après sa disparition. Vous découvrirez dans cet article pourquoi l’écriture de la nouvelle est si importante dans la formation d’un écrivain et comment Jack London est devenu le romancier de sa génération.

 

Lorsque la formation s’inspire d’un autodidacte forcené

Jack London n’est pas allé longtemps à l’école. « J’ai sucé le malheur avec le lait de ma mère. » déclarait-il. A 40 ans, il est l’auteur le plus lu dans le monde. Légende du self-made-man millionnaire. Il adresse ses nouvelles aux journaux, rêve de succès et hypothèque tout ce qu’il possède pour payer les timbres, le papier, son loyer et sa nourriture.

Il utilise les rédacteurs en chef des journaux comme des professeurs d’écriture : « C’est une école de formation, et c’est plus sûr. Chaque effort accompli est un exercice écrit destiné au rédacteur en chef qui incarne le professeur. Chaque texte accepté est un témoignage de satisfaction et ils s’additionnent les uns aux autres jusqu’à ce que la somme atteinte représente un diplôme de fin d’étude. » Il reçoit 310 refus en un an. Puis, il commence enfin à placer une ou deux nouvelles. Il ne croit qu’au travail. Une discipline de fer : 1000 mots par jour. «  Travaillez. Écrivez ce mot en majuscule. TRAVAIL, TRAVAIL tout le temps. » Une formation  insupportable pour le commun des mortels.  (1)

Jack London  s’est créé une opportunité de formation, une formation « à la dure », qui requiert une volonté titanesque pour persévérer chaque jour dans l’épuisement, le dénuement et la solitude, parcours qu’il raconte dans son roman : Martin Eden (2). Cette démarche de forçat des lettres a fait de lui l’un des meilleurs écrivains. La nouvelle fait partie d’un cheminement logique dans l’apprentissage : elle procure toutes les bases de l’art d’écrire.

Une formation d’écrivain digne de ce nom ne peut que tenir compte de la formation des grands noms de la littérature. Jack London n’est pas un cas isolé. Plus près de nous, on peut citer un autre parmi d’autres : Stephen King, un autre géant de la littérature américaine.

La nouvelle : la technicité d’un métier

La nouvelle n’a rien à envier au roman : elle utilise les mêmes procédés avec une vivacité qui lui est propre.

Ce récit court cherche à produire des effets puissants sur ses lecteurs : la surprise, l’horreur, le ravissement, la consternation, la peur…  L’émotion qu’elle suscite est aussi fulgurante que le déroulement de l’histoire. Fragment de vie, histoire courte, la nouvelle se décline dans tous les genres littéraires : vécu, polar, science-fiction, jeunesse…. Et sur tous les tons : humoristique, tragique, lyrique…

C’est « une fiction dramatisée à charpente classique : situation, péripéties, dénouement. Travail d’artisan, technique. Avec des élans spontanés vers le mystère, le fantastique, l’humour plutôt noir et grinçant, le non-dit souriant et cruel. J’affectionne les chutes, celles qui font rebondir, celles qui enfoncent. »  Alain Demouzon.

Pour l’auteur, la nouvelle nécessite d’avoir des idées puissantes, développées avec efficacité. A lui d’être pragmatique en observant la réaction de ses lecteurs. Il se place ainsi au cœur du métier avec humilité. Chaque nouvelle va réclamer son lot d’efforts : il faut toujours se remettre au travail et rester lucide sur la qualité de ses écrits.

La nouvelle, la grande école du roman et de l’écriture

Hervé Bazin tient la nouvelle en haute estime : « Je tiens la nouvelle pour la meilleure école d’écriture. » Elle raconte des histoires de manière fulgurante avec la précision d’un mécanisme d’horlogerie. Ce resserrement conduit à l’essentiel en quelques pages, parfois un seul paragraphe, voire une seule phrase.

La brièveté est une qualité majeure de l’écriture. Le premier principe de l’art d’écrire est un principe d’économie : un maximum de sens avec un minimum de mots.  Elle oblige à être précis, technique (maîtrise du sujet, de l’intrigue et de la forme de la nouvelle). La concision est la mère de toutes les vertus stylistiques. Le format court permet aussi d’arriver plus vite au bout d’un texte et se prête davantage aux besoins de la formation : il est plus facile de corriger quelques pages que 250. L’auteur en apprentissage peut mesurer ses progrès et conserver ainsi  sa motivation.

La nouvelle est techniquement plus difficile à écrire qu’un roman. Elle est plus exigeante. Quand on maîtrise la technique de la nouvelle, on écrira des romans de meilleure qualité. L’inverse est moins vrai. Un bon romancier peut être un piètre nouvelliste !

Plus de débouchés pour l’auteur

La nouvelle se vend et se vendra de plus en plus, compte tenu de nos modes de vie où la rapidité et la densité sont essentielles. La nouvelle répond aux critères d’exigence du lecteur : une histoire intense en peu de pages. Moins temps de lecture pour un plaisir immédiat, décuplé qui convient particulièrement aux « petits » lecteurs, lecteurs pressés et exigeants. La nouvelle s’adapte bien aux liseuses et téléphones. De plus en plus de sites de lecture en ligne proposent des nouvelles, sans parler des blogs d’écrivains qui fidélisent leurs abonnés en diffusant des textes « denses et accrocheurs ».

Vous connaissez au moins un écrivain français qui a fait fortune en racontant ses histoires à la radio, à la télé et en publiant des recueils de ses histoires : Pierre Bellemare. Tous ces textes sont des nouvelles appartenant à la littérature populaire contemporaine.

Techniquement, certains chapitres de roman sont en définitive des nouvelles avec des chutes saisissantes. De quoi attiser le désir de lire et affoler le « page turner ». La nouvelle affectionne son lecteur et… il le lui rend bien !


Jocelyne Barbas
Fondatrice de L’esprit livre, écrivain

Notes 
(1 )  p 30 Jack London, profession écrivain (le travail)
(2)    P66  et 67 Jack London, profession écrivain

SE FORMER en écrivant des nouvelles avec L’esprit livre

BIOGRAPHIE

Jack London, le secret du rêve américain

Voir ce reportage complet sur Youtube

LE MÉTIER D’ÉCRIRE
Fiche métier d’écrivain : devenir un écrivain – Le Parisien
http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/metiers/fiche-metier/auteur.html

LIRE

Martin Eden, Jack London, Ed. 1018
http://amzn.to/2w2z5wa

Profession écrivain, Jack London, Ed. Les belles Lettres
http://amzn.to/2vTPMcp

Ecrire une nouvelle
Dans les règles de l’art
Guide pratique d’écriture

1 réflexion sur “Devenir écrivain : bien débuter sa formation”

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