Le blog d'Esprit Livre

" Vous trouverez sur ce blog des informations sur les métiers de l'écriture, des chroniques littéraires , des textes de nos auteurs en formation, des guides et des conseils pour vous former, écrire et publier. " Jocelyne Barbas, écrivain, formatrice, fondatrice de L'esprit livre.

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Que faire de nos idées en écriture

Sommaire

Que faire de nos idées en écriture ? Comment les traiter pour captiver nos lecteurs ? Car il s’agit de plus que juste écrire une histoire.

J’entends par-là que cela ne consiste pas uniquement à se contenter de relater la trajectoire d’un personnage à partir du moment où un élément déclencheur rend intéressantes les péripéties qu’il va vivre. Si cette partie-là représente une quantité d’éléments non négligeable pour étoffer le récit, un autre ingrédient peut enrichir votre propos général : la mise en avant d’idées, et surtout, comme on va le voir, la façon dont on les exploite et la place qu’elles occupent au sein du texte…

Ce qu’il faut faire de nos idées

Les idées liquides

Idée, réflexion, considération, opinion, hypothèse, trouvaille, appelons ça comme on le souhaite pourvu que ce qu’il en ressorte infuse la trame du récit. Pas dans la forme, qui elle dépendra du ton voulu par l’auteur et sera plus ou moins soumise à un contexte. Mais dans le fond, en vertu de ce qu’on voudra faire émerger à la surface de notre contenu textuel, ou de ce qu’on désirera laisser filtrer par des fuites aménagées par nos soins dans les canalisations de notre histoire. Bref, d’une manière ou d’une autre, notre idée se répandra dans notre nouvelle ou notre roman. Sans les noyer, mais pour mieux qu’y voguent nos personnages.

Évidence et confidence

Au fait, pourquoi une idée devrait-elle à tout prix traverser une histoire ? Eh bien, je ne sais pas vous, mais lorsque j’écris, j’aime assez avoir à l’esprit que tout auteur possède la possibilité qu’on retienne de lui qu’il avait quelque chose à dire au-delà de ce qu’il expose d’évident. Je ne parle même pas d’un message transcendant, d’une vérité absolue ou d’un constat fondamental, non. Ce serait plutôt comme si, vous confiant à votre lecteur, vous lui murmuriez : « Tiens, tu sais, j’ai réfléchi à un truc et j’aimerais bien qu’on en parle ». Rien de plus. Et vous savez quoi ? Cela suffit souvent à ce qu’il tende l’oreille pour écouter quel sujet de réflexion vous souhaiteriez soumettre à sa sagacité. Oui, parfois, il arrive que ça lui donne envie de tourner les pages pour en savoir davantage. Et se faire sa propre idée.

La géométrie d’un lac

D’accord, mais votre histoire dans tout ça, elle passe au second plan ? Que nenni mes bons amis. Votre histoire et votre idée sont des parallèles que le lecteur peut sans peine observer sur le même plan et dans la même temporalité. On peut montrer la surface d’un lac à son lecteur tout en lui parlant de l’agitation qui règne sous ce miroir d’eau calme. De votre idée qui se débat dans ses profondeurs. Lui faire deviner sa présence tandis que vous progressez sur la berge de votre narration. Vous longez ainsi votre récit en attendant que ces parallèles narratives finissent par se croiser dans cette logique de l’écriture échappant à celle de la géométrie. Une bonne idée finit toujours par rejoindre l’axe principal auprès duquel un écrivain a pris soin de la maintenir constamment.

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La nourriture d’une idée

La mort d’une idée

Cette idée menée à bien parallèlement à l’histoire proprement dite peut l’être du début jusqu’à la fin de celle-ci. Que l’intrigue principale découle de cette idée ou que celle-ci s’y greffe de façon totalement autonome, la même « distance » sera parcourue et par les personnages et par la réflexion évoluant au fil des chapitres à mesure qu’elle s’en nourrit en fonction de ce qu’il lui faut pour survivre. Car faute d’être en permanence stimulée, qu’arrive-t-il à une idée sous-alimentée ? Oui, elle finit par mourir. Vous m’ôtez les mots de la bouche.  

Les miettes influençables

Une idée, ce n’est pas un sac qu’on dépose à la consigne et qu’on reprend une fois revenu de notre séjour autour de notre planète littéraire. Bien au contraire, l’écrivain à qui elle appartient la porte tout au long du voyage et en quelque sorte, il lui fait voir du pays. Comment ? En la confrontant à d’autres sujets de réflexion périphériques contenus dans son histoire afin qu’une interaction se fasse avec cette dernière. Voilà où se grappillent les miettes du festin intellectuel permettant à votre idée d’atteindre son pic de croissance, gagnant en maturation au contact des influences dont l’auteur  parsème son texte.

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Ce qu’une idée doit vous coûter

Une idée derrière les gants

En écrivant Ce que cela coûte, Wilfried Charles Heinz a eu une idée brillante de simplicité et lumineuse par la manière dont il l’a mise en œuvre. Quoi de plus basique en effet que l’histoire d’un boxeur dont on suit les derniers jours de préparation précédant le match qui fera peut-être de lui le champion du monde des poids moyens ? Comme la vie ne s’arrête jamais, il y en a eu d’autres avant lui et il y en aura d’autres après pour tenter de changer le cours de leur existence dès que les premières secondes du premier round s’égrèneront. Bien que la violence puisse être tragique ou splendide selon l’issue du combat, ce n’est pas tant à cet aspect que W.C. Heinz s’attache. Sa grande idée est autre : comprendre l’homme derrière ses gants.

La conscience dans les cordes

Sur les 350 pages de Ce que cela coûte, Heinz n’en consacre que quelques-unes au combat annoncé tout au long du livre. Des pages placées à la toute fin, non pas car la logique l’exige, mais parce que c’est le temps qu’il lui aura fallu pour dire l’essentiel avant ça. Chapitre après chapitre, il a déployé son idée d’accéder à la conscience de l’homme dont le cerveau n’est pas qu’un ring au centre duquel se débattent des pensées pugilistiques. C’est cet être humain que Heinz veut coincer dans les cordes.

Un seul vainqueur

Avec la technique d’un styliste dont les frappes sèches de son écriture font mouche à tous coups. Mais qu’on ne se trompe pas sur son intention : il veut épuiser son idée sans la mettre K-O. pour que ce soit elle qui triomphe.  Elle qui se meuve dans l’esprit du lecteur avec les petits pas d’ajustement nécessaires pour toujours se tenir à la bonne distance de son propos. Et le vainqueur ? Son projet littéraire et lui seul. Jusqu’à ce que, arbitre de son roman, il décide du moment où ce n’est pas l’un des combattants qui est compté dix, mais son lecteur…

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Le gong de l’orfèvre

L’inoubliable brio

Quelle préparation minutieuse ç’aura été pour en arriver là ! De la première ligne jusqu’au dernier mot de la dernière phrase, c’est un travail d’orfèvre d’amener ce mot qui vous cueille tel un ultime uppercut et vous laisse, lecteur, groggy d’admiration. Comme éberlué que W.C. Heinz soit parvenu à élaborer son idée avec un tel brio que la fin de son roman en devienne aussitôt inoubliable. Il y a des livres comme ça, dont les idées qu’ils brassent réservent un motif de hantise émerveillée se gravant à jamais dans la mémoire du lecteur. Un coup de gong éternel.

Toutes les saisons d’une lecture

On pourrait croire que c’est le tout dernier mot, la phrase de fin ou encore le paragraphe clôturant le roman qui produise cet effet. Il n’en est rien. Du moins est-ce bien plus que ça. C’est d’avoir su trouver l’endroit où l’idée et l’histoire fusionnent qui donne son sens à notre lecture. C’est tout ce qui l’a dotée d’une incroyable charge émotionnelle inattendue. Heinz m’a raconté une histoire qui m’a séduit comme un amour d’été. L’idée qu’elle contenait est de celle se nichant dans un cœur en toutes saisons…

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