Le blog d'Esprit Livre

" Vous trouverez sur ce blog des informations sur les métiers de l'écriture, des chroniques littéraires , des textes de nos auteurs en formation, des guides et des conseils pour vous former, écrire et publier. " Jocelyne Barbas, écrivain, formatrice, fondatrice de L'esprit livre.

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Sommaire

Le guide de l’éditeur : une mine pour les auteurs auto-édités ou en devenir

Cet ouvrage guidera les auteurs désireux de se professionnaliser. Edité conjointement par le CNL, La SGDL et le FILL, cet ouvrage regroupe les procédures à suivre dans l’exercice de la profession d’éditeur. Des articles de fond complètent les classiques fiches signalétiques des différents acteurs institutionnels : ils présentent les défis majeurs de notre époque.

Les enjeux économiques sur la sellette

L’accélération des réformes en France, le développement effréné de l’Internet et la mondialisation bousculent en permanence le secteur de l’édition. La concurrence rend plus difficile la fidélisation des clients et la conquête de nouveaux clients. Et quelle concurrence !  Il s’agit des géants d’Internet ! Amazon, Google, Appel.

L’édition traditionnelle est confrontée plus que jamais à la recherche de modèles économiques rentables. Les vente de livres numériques progressent lentement en France et constituent rarement un levier pour la vente des livres imprimés. A la date de rédaction de ce guide, en 2010, le feuilletage des livres imprimés en ligne demeurait l’une des principales actions promotionnelles… le marketing éditorial entre lentement dans les mœurs.

Editeurs et auteurs sont plus que jamais sensibilisés à la nécessité d’intégrer les nouvelles règles économiques.  Cette révolution numérique est porteuse de croissance et de nouveaux marchés. Selon François Nawrocki, ex-chargé de mission à l’économie numérique du Centre National du Livre, outre la difficulté de proposer une offre abondante, variée et attractive, se pose les défis de la conquête des marchés, de la séduction des lecteurs, de la numérisation des œuvres et de leur référencement afin de les rendre accessibles au public.

Entretemps, les géants de la vente en ligne ont su proposer des alternatives aux auteurs et notamment en faveur des débutants en démocratisant l’autoédition. Longtemps décriée et toujours non reconnue par les institutionnels du livre, l’autoédition réussit à séduire des écrivains reconnus désireux d’augmenter leurs revenus. « De plus en plus de Français publient directement leur roman sur la Toile. Une pratique qui se professionnalise, tandis que des éditeurs traditionnels traquent les auteurs en vue. » (1)

La percée significative de l’autoédition

Si ce guide des éditeurs édité en 2010 est encore utile, l’évolution rapide de l’édition nécessite de s’informer par soi-même. Livre Hebdo, par exemple, fournit des informations plus fraîches et envisage l’autoédition de manière positive et encourageante. L’autoédition est devenue un bon filon assurément comme l’explique cet article : « Le Web constitue un formidable lieu d’expression pour écrivains confirmés ou en devenir. De nombreux sites, comme Monbestseller.com et Short éditions en France, Hot Key et, surtout, Wattpad à l’étranger, permettent aux auteurs de publier leurs textes. » (2)

 « Signe de l’intégration de l’autoédition dans la chaîne du livre, l’exploration de la liste des meilleures ventes numériques d’Amazon est devenue un réflexe pour de nombreux éditeurs à la recherche de textes, au même titre que le tri de la pile de manuscrits arrivés par la poste, le suivi des blogs ou l’attention aux recommandations diverses. « C’est une veille active, plus ou moins quotidienne en fonction de mon emploi du temps, explique Alexandrine Duhin, directrice littéraire chez Fayard et Mazarine » (3)

L’autoédition est perçue par les éditeurs « traditionnels » comme un comité de lecture géant, un test en situation réelle de la rentabilité d’un ouvrage. Des éditeurs se spécialisent et inventent de nouvelles techniques de sélections des auteurs. Avec Fyctia, Hugo & Cie a organisé son Wattpad en modèle réduit, couplé à une dizaine de concours littéraires par an spécialisés en romance, thriller ou encore young adult, pour stimuler les publications et disposer de sa propre source de manuscrits, validés par les avis des internautes. « Les auteurs publient leur premier chapitre, qui doit obtenir au moins 3 like pour ouvrir le droit de publier le second, qui doit en recevoir 6, puis 9 pour le troisième, etc. », explique Marine Flour, chargée de l’animation de Fyctia et par ailleurs éditrice de La Condamine, une marque d’Hugo & Cie qui publie les lauréats des concours. Chaque concours attire de 150 à 500 participants, celui de la romance étant le plus suivi. »

La séduction des lecteurs : le graal des auteurs et des éditeurs

Même si l’auteur réussit à être publié, il n’est pas certain d’être lu. Les performances des éditeurs et des auteurs ne sont pas fameuses si l’on examine les statistiques. « Chaque année en France, environ 100 millions d’ouvrages sont invendus et finissent en papier à recycler.»  (Source L’express : Voyage au bout du pilon). Un livre sur quatre est détruit comme un déchet, soit 142 millions de livres par an. (Source L’Obs : un livre sur quatre part au pilon). Ces résultats s’expliquent, non par le manque de débouchés, mais par l’obstination des auteurs à ne pas écrire pour des lecteurs ciblés et à refuser la formation. La publication ne constitue pas la preuve du talent : sans lecteur, l’écrivain n’existe pas.

Le désintérêt pour la formation est un mal français si l’on en croit Didier Cozin, ingénieur de formation et contributeur au journal Les échos. « La soif d’apprendre a largement quitté notre contrée. La formation représente seulement 30 % des salariés engagés et 10 % des entreprises concernées. La compétitivité et l’adaptation aux besoins des lecteurs nécessitent des changements et donc des formations… »

A ces constats s’ajoute la croyance coriace que les professions artistiques ne s’apprennent pas. Les auteurs, autodidactes le plus souvent, ne ressentent pas le besoin de se former.  Ils se montrent réfractaires, pensant ne pas en avoir besoin ou craignent de perdre leur talent et leur créativité en suivant des règles de composition. Sans compter les nombreux auteurs déçus et méfiants qui n’osent pas faire le premier pas vers la formation, pensant qu’il est impossible de réussir dans le domaine. Seule une minorité ose, possède une fibre entrepreneuriale, quittent les ateliers d’écriture de quartier  pour suivre de réelles formations.

Bien qu’il y ait des avancées majeures dans la formation professionnelle des écrivains, notamment par l’attribution de crédit de formation pour les professionnels (7200 € par an et par auteur, sous réserve de remplir les conditions d’octroi fixés par l’Afdas), l’accès au métier reste problématique pour les débutants. La reconversion professionnelle est condamnée par le projet de réforme de la formation professionnelle actuel. Le dispositif qui finançait ce changement d’orientation professionnel, le C.I.F. vit ses dernières semaines. Seuls ceux qui pourront financer leur formation seront en capacité de relever le défi de plaire à leurs lecteurs.

Certains dispensateurs de formation ont bien compris l’enjeu. L’esprit livre propose des formations en ligne particulièrement accessibles (à partir de 97 € par mois). D’autres comme Cyril Godefroy forme des éditeurs.t

 

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