« Maîtriser son temps, c’est se maîtriser soi-même. » Voltaire
Trouver le temps d’écrire est souvent un casse-tête… sauf si l’on parvient à appliquer la bonne méthode jusqu’à obtention du résultat. Celle qui vous est présentée est celle que j’utilise au quotidien. Mes désirs d’écrire et d’entreprendre explosent toutes les limites du calendrier… L’efficacité d’une méthode réside dans une application constante ! Hélas, c’est valable pour tout le monde ! Même pour ceux qui expliquent la marche à suivre.
La méthode vous permettra de :
- reprendre le contrôle de votre temps (en grande partie du moins)
- évaluer vos forces et vos points faibles
- établir des stratégies afin d’être efficace
- résoudre vos difficultés de gestion de votre temps
1 – Allégez votre emploi du temps
« Je le ferai quand j’aurai du temps libre ! » Cette phrase nous l’avons tous pensée. Or cette soudaine et magique disponibilité n’arrive jamais toute seule. Vous l’avez sans doute remarqué ! Sans décision énergique, nous remplissons nos heures passivement de tout un fatras d’activités. Sitôt passées, sitôt oubliées.
Afin d’éviter ce gaspillage, observez comment vous dépensez votre temps. Réalisez de rapides bilans par demi-journée. Vous allez devenir conscient de vos tendances. Vous pourrez alors faire le tri en quelques jours entre ce qui est superflu et ce qui vous procure plus de satisfaction et d’intérêt.
Estimez les heures que vous pourrez récupérer en diminuant les heures passées dans d’autres activités, en occupant les heures creuses : transport, attente… La solution peut être de se lever une heure plus tôt, ou d’éviter de comater dans son divan le soir devant la T.V. Allégez ce qui peut l’être : n’effectuez vos courses qu’une fois par semaine, idem pour la tonte de la pelouse, le gros ménage… Notez ces heures libérées dans votre agenda : c’est du temps pour votre écriture. C’est déjà cela mais vous pouvez améliorer le réaménagement de votre agenda.
Testez le meilleur moment pour écrire. Bloquez ce créneau horaire. Au moins 30 minutes par jour est un minimum. Essayez de trouver une heure par jour.
2 – Ni interruption, ni perturbation
Mettez votre plan en œuvre. Vous vous apercevrez bien vite à quel point votre décision peut être mise à mal par votre entourage : soudain on vous demande des services, de répondre à des questions, résoudre un problème… Nous sommes tous constamment sollicités, dérangés par des mails et des distractions en ligne, des obligations de toutes sortes. S’isoler risque d’aller à l’encontre de vos habitudes et de l’ère du temps. Laissez le téléphone sonner et ne répondez plus à vos mails. Redécouvrez votre pouvoir de dire non avec tact et fermeté.
Fuyez les personnes à problèmes. Evitez les situations compliquées, les tensions psychologiques, le bruit, la bêtise humaine sous toutes ses formes. Il ne s’agit pas pour vous de devenir asocial, de démissionner ou d’envoyer balader votre boss, vos collègues… Personne n’évite toutes les contraintes. Organisez-vous afin de protéger votre espace mental. Laissez dans un coin de votre tête vos soucis pour vivre le moment présent. L’anxiété est un immense voleur de temps.
Agissez dans la mesure du possible sans vous poser plus de question. Un agenda prévisionnel reflète le contrat que vous avez passé avec vous-même. Aménagez-le en fonction des imprévus et des aléas. Autant que faire se peut, respectez- le. Si vous n’y parvenez pas, vous avez sans doute adopté des habitudes qui vous desservent. Elles nécessitent quelques changements et une bonne dose de motivation.
Devenez disponible à vous-même : si vous êtes sous le joug d’une émotion forte : colère, dégoût, violente frustration, conflit… vous ne pourrez pas ni vous concentrer, ni réfléchir. Apaisez votre esprit, retrouvez le contrôle de vous-même avant de vous y mettre. Tout est bon : yoga, sophrologie, musique, marche, lecture…
3 – Se maintenir en forme pour rester efficace
Si vous êtes fatigué, si vous avez trop mangé ou bu, là encore, vous ne pourrez pas faire appel pleinement à vos facultés intellectuelles. Si vous avez négligé les efforts physiques, c’est le moment de vous y remettre, ne serait-ce qu’une heure de marche par semaine pour vous déconnecter de l’agitation du monde.
Etre efficace signifie aussi « compétent ». Soyez ouvert, bien disposé, afin de monopoliser vos ressources : connaissances, savoir-faire et l’énergie nécessaire afin de mener à bien votre initiative.
Utilisez des tonus intellectuels : tisane de cassis, ginkgo biloba, guarana, ginseng, vitamine B, oméga 3, café et thé vert, antistress… Souvenez-vous que pour un écrivain, le premier des stimulants est la lecture. Ecoutez des livres en marchant. Lisez tout ce qui vous tombe sous la main en exerçant votre esprit critique pour retenir les bonnes idées, les manières de formuler, les bons mots. Notez-les dans un calepin, un fichier… sous une forme qui vous incitera à en prendre connaissance de manière organisée pour ne pas vous noyer.
Cultivez un état d’esprit positif, constructif, patient et persévérant. Ces quatre adjectifs sont 4 points cardinaux à ne pas perdre de vue pour rester dans votre périmètre d’efficacité. C’est ainsi que vous garderez le cap sur votre projet en évitant de sombrer dans la « râlerie » et la plainte, le renoncement dès que vous rencontrez une difficulté. Vous cultiverez ainsi votre bonne santé mentale.
4 -Un sujet précis avec la bonne méthode
Enfin, vous êtes parvenu jusqu’à votre table de travail en bon état de fonctionnement avec du temps à vous. Qu’allez-vous écrire ? Ce qu’il vous passe par la tête ? Peut-être pour y trouver l’inspiration. Dites-vous que sans sujet, vous allez perdre votre temps et vous enliser dans des considérations et des développements inutiles : les premiers mots sont souvent des discours convenus que vous avez engrangés. Les premiers qui viennent à l’esprit. Ecrivez les si ces idées peuvent vous aider à trouver les vôtres.
Définir un sujet et un bon angle s’apprend. Si vous ressentez des difficultés à les trouver, le besoin de formation se manifeste. L’absence de méthodes et des connaissances nécessaires sont sans doute les deux facteurs les plus bloquants. Ce serait idiot de perdre ainsi le temps que vous avez réussi à libérer.
Les bonnes méthodes se choisissent en fonction du projet à réaliser. Si vous ne vous en préoccupez pas, vous allez vous disperser et perdre encore ce temps précieux. Là encore, si vous n’êtes pas en mesure de décider du choix de vos outils, vous avez besoin d’aide, et plus encore d’une formation. Découvrez comment on forme un écrivain.
5- Donnez-vous des objectifs d’écriture réalistes et atteignables
Ecrire, ce n’est pas seulement aligner des mots à mesure que les idées s’écoulent dans votre esprit. Un projet d’écriture comporte différentes phases : la conception, le plan du texte, les recherches documentaires, l’écriture en plusieurs jets et corrections. Là encore, si vous ne disposez pas d’une méthode pour définir les étapes, les durées nécessaires, c’est comme si vous vous embarquiez dans un train sans en connaître les villes étapes et la destination.
Sans repères, sans objectifs intermédiaires, vous allez vite vous sentir dépassé, démotivé. Le renoncement vous guette.
L’esprit livre a adapté un outil des scénaristes pour organiser son travail d’écriture : le séquencier. Le contenu du texte est segmenté de manière stratégique en tenant compte de votre lectorat. Cette conception permet de fixer des séquences, des longueurs. Il devient ainsi plus facile d’évaluer le temps nécessaire, les tâches à réaliser afin de préparer son écriture et se lancer. Chaque séquence réalisée est un objectif atteint. C’est rassurant pour l’auteur : le parcours est jalonné et il peut se sentir progresser sans jamais se sentir perdu.
6 – L’écriture doit rester une activité agréable
La quête d’une rigueur de travail ne doit pas devenir une torture pour vos neurones créatifs. Restons humains en limitant volontairement les objectifs. Conjuguez des temps d’activité de production avec des temps de création sans pression. Corriger un texte est un exercice de rigueur. Élaborez un plan, notez des idées à la volée sont deux activités à mener « en roue libre », sans autre contraintes ni censure. Dans ce cas, la distraction, le furetage dans vos notes, votre bibliothèque, sur les blogs peut devenir très constructif et enrichissant.
Personne ne peut être productif à 100 % en permanence. Rechargez vos batteries en stimulant votre cerveau. La curiosité agira puissamment : vous cumulez des informations qui enrichiront votre propos.
N’attendez pas d’avoir une journée entière pour vous mettre à écrire. Prévoyez plutôt des moments propices. Par exemple, 20 minutes pour traiter un point précis. Notez des mots clés et définissez une organisation avec un plan sommaire. Assemblez vos idées en liaison avec ces mots clés. Votre plan émerge en même temps. En procédant ainsi, écrire permettra de traduire votre pensée de manière dynamique. Vous affinez votre pensée au fur et à mesure que viennent les idées à la fois en révisant la structure et les liaisons logiques entre les éléments de votre texte.
7 – Chassez de votre vie la procrastination
Si vous avez suivi les conseils précédents, normalement, vous devriez être protégé de la procrastination et de la tentation de la dispersion. Si cela vous arrive, sachez que la procrastination est un processus psychologique naturel qui régule le niveau de la pression que vous pouvez supporter. Faire autre chose est un dérivatif qui permet d’échapper à une situation angoissante. Vous faites autre chose que ce que vous aviez décidé pour faire baisser cette tension générée par la tâche à faire : ranger votre bureau, câliner votre chat, votre chien…
La culpabilisation ne vous aidera pas. Essayez de voir ce qui vous impressionne et pourquoi vous perdez votre confiance en vous à ce moment précis.
Ecrire suppose de sortir de votre zone de confort et cela peut vous stresser. La nouveauté déstabilise. Apprendre et s’adapter demandent des efforts. Donnez-vous ce temps d’adaptation et encouragez-vous : vous progressez.
8 – La passion libère des contraintes et la créativité
Vous avez sans doute vécu des moments de lassitude : tout vous pèse et vous n’avez plus envie de rien. Mais, si vous avez suivi la démarche jusqu’ici, vous allez sentir en vous une énergie nouvelle. Vous avez pris en main le cours de votre vie en vous plaçant en situation de décider. Vous avez tout simplement retrouvé votre liberté. A vous de vous en servir.
Accrochez-vous à votre sujet. Notez le singulier de cette dernière phrase que vous venez de lire. Si vous avez plusieurs projets, choisissez celui qui vous tient le plus à cœur. Il doit répondre à l’un de vos besoins profonds, vous animer, vous correspondre, exercer sur vous une attirance, une fascination. SI ce n’est pas le cas, continuez à chercher votre sujet. Il doit intéresser les autres aussi.
Quand vous tenez le sujet qui va vous animer, lisez et lisez encore sur la thématique qui vous concerne. Notez vos réactions, vos réflexions, des idées. Ces notes vous serviront à vous positionner et à vous affirmer. Ainsi, vous nourrirez votre passion et votre détermination. Quand vous les aurez acquises, dites-vous bien que plus rien ne vous résistera. Vous aurez acquis la capacité prodigieuse de vous enthousiasmer et d’enchanter vos futurs lecteurs.
9 – Instaurez une routine pour résister aux interruptions et aux contrariétés
Conservez sa liberté au quotidien requiert une vigilance constante. Votre entourage subit votre changement d’attitude et, pour diverses raisons, sera tenté de vous dissuader ne serait-ce que pour récupérer votre attention et votre disponibilité. Ne laissez personne détruire ou voler vos rêves. Ne devenez pas l’esclave du désir des autres.
Une routine consiste à vous créer une nouvelle habitude. Elle est infiniment plus solide que n’importe quelle décision pour ne pas vous laisser détourner de vos choix. Durant 21 jours, le temps nécessaire de cette intégration, suivez rigoureusement votre planning. A force de vous entraîner, cette nouvelle habitude deviendra un comportement instinctif.
Pour tenir, veillez à avoir une vie équilibrée : ne sacrifiez pas tout à l’écriture. Ayez une activité professionnelle, une vie de famille, des amis, des loisirs…
Important : prenez du temps pour ne rien faire. Un peu. Ne serait-ce que pour vous sentir vivre. La pause est essentielle à l’efficacité : votre cerveau en a besoin.
10 Que faire si la méthode ne fonctionne pas encore pour vous ?
Trop difficile à appliquer tous les jours
La planification requiert une discipline personnelle que vous n’avez pas encore développée ? Inscrivez-vous à un atelier d’écriture. Mieux, suivez une formation à l’écriture. L’organisation et le cadre fourni vous aideront à acquérir de bonnes habitudes et à créer la routine nécessaire. Quitte à ce que cela vous coûte un peu d’argent et des efforts. Cette expérience vous rendra autonome ensuite.
Toujours noyé dans la masse des choses à faire
Fixez-vous des priorités : ce qui est indispensable à réaliser afin d’arriver à votre objectif. Revoyez les durées et ajoutez du temps pour les imprévus. Un objectif réaliste est précis, détaillé ; mesurable et peut être révisé. Planifiez les étapes, c’est la seule solution pour ne plus se sentir submergé. S’organiser, c’est aussi accepter de perdre un peu de temps pour en gagner beaucoup. Le rangement des dossiers, la classification font partie aussi de l’organisation personnelle.
Restez bienveillant envers vous-même
Fixez-vous des délais pour réaliser une étape. SI vous le dépassez, ce n’est pas dramatique. Sans délais fixés, le temps s’allonge de lui-même. Cette limite vous dynamisera. Avec de l’entraînement, vous respecterez votre emploi du temps et vous améliorerez votre capacité à évaluer le temps nécessaire pour accomplir une tâche. Ne laissez pas la frustration vous déstabiliser. Restez flexible.
Vouloir aller trop vite
Si vous ne prenez pas le temps de bien faire, vous prendrez le temps de refaire. Le temps méprise ce que l’on fait sans lui. Ne cédez pas à la pression des urgences. Ce qui est vraiment important pour vous n’est pas urgent.
Imaginez que vous soyez parvenu au terme de votre vie. Allez-vous regretter de ne pas avoir passé ce coup de fil ? Si urgent. A qui déjà ? Ou ce livre non écrit que vous avez porté en vous durant toutes ces années et que vous n’avez pas écrit faute de temps ?
La limitation du temps impose des choix et de se prendre en main. Au-delà de la frustration, le temps est l’ami de l’écrivain : il lui permet de prendre du recul, d’intégrer parfaitement un savoir-faire et d’exceller dans son art.
Évitez de vous piéger vous-même
Le débordement chronique peut devenir une astuce pour échapper à toutes les tâches que vous détestez. Vous n’imaginez pas le mal que j’ai à trouver du temps pour effectuer des démarches administratives. Ne vous mettez pas la pression. Reprenez le processus depuis le début et repassez par la méthode… Donnez-vous du temps !
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