Première partie
Nous vivons dans une ère high-tech ayant modifié le modèle économique de la sphère littéraire. Les moyens de se faire connaître s’éloignent des circuits traditionnels tout en y conservant certains ancrages grâce à d’inaltérables manières de procéder. La main que nous tendons vers le passé est faite de pixels mais nous revient encore tachée de l’encre de pratiques inchangées. Entre un modernisme qui prend des rides sitôt qu’on prononce son nom et des savoir-faire résistant aux changements d’une époque sans cesse en mouvement, un tour d’horizon de l’écriture telle qu’elle se présente de nos jours est aussi instructif que passionnant. Ne serait-ce que pour appréhender les nouveaux enjeux concernant les auteurs, ceux qui débutent comme ceux souhaitant continuer à exister…
Ne pas perdre son temps tout en gagnant de l’argent
Les écrivains sont moins timbrés qu’avant
Les manuscrits expédiés par la poste à une maison d’édition ne représentent désormais qu’une part infime de ceux qui se font publier. On dit avec raison qu’on doit cibler l’éditeur susceptible d’être intéressé par notre livre, mais une fois cet objectif clairement identifié, il est primordial de l’atteindre à coup sûr. Autant dire que le chemin à emprunter pour optimiser ses chances d’avoir son texte lu doit être soigneusement examiné avant qu’on s’y engage. Sans surprise, l’envoi numérique au format Word ou PDF sera privilégié si l’on veut s’assurer qu’un bon accueil soit réservé à notre roman ou à notre recueil de nouvelles.
Comment le savoir-écrire est devenu le savoir être lu
À la louche, on évalue à 90% de risques de voir notre tapuscrit dégageant la stimulante odeur de papier neuf finir oublié sur le coin d’un bureau. Avant d’embaumer, sous la couche de poussière qui se sera accumulée sur la page de garde, la fragrance doucereuse des feuilles anciennes. Puis d’être entraîné irrémédiablement sous le poids de la nostalgie des choses qui ont vécu vers une corbeille qui en aura vu d’autres. Bien sûr, si vous faites partie des « auteurs maison », votre bouquin échappera à un tel sort pour être au contraire étudié avec une attention particulière. Mais difficile de pénétrer dans la place sans montrer patte blanche. Pour cela, on est obligé de prendre en considération les voies désormais incontournables afin d’être exposé au regard des éditeurs.
Attendre son heure en comptant la monnaie
On l’aura compris, un illustre inconnu obtiendra plus de visibilité en se frayant un passage dans le dédale d’Internet pour y débusquer divers débouchés rémunérateurs avant d’incorporer l’écurie d’un éditeur. La parution d’un livre en librairie entretient certes toujours la part de rêve de l’auteur débutant, et c’est heureux, car ce n’est nullement de l’ordre de l’impossible. Pour patienter tout en se faisant connaître contre monnaie sonnante et trébuchante – il faut bien mettre un euro dans le caddie –, une diversité d’opportunités s’offrira à la plume de chacun. Pourvu que celle-ci sache s’adapter à des activités liées à l’écriture, et pas à la seule invention d’une histoire. Par chance, l’inspiration exploitée de façon professionnelle est à même d’irriguer la variété des besoins à satisfaire.
Pour en avoir le cœur Net
Au cœur de l’écosystème numérique
La condition sine qua none pour parvenir à s’implanter dans l’écosystème littéraire numérique reste évidemment de bien connaître les bases du métier d’écrivain. Quelle personne ou entreprise un tant soit peu sérieuses souhaiteraient voir des écrits mal torchés polluer les sites qu’elles espèrent mettre en valeur, les informations qu’elles désirent transmettre, les sujets qu’elles veulent faire émerger dans leurs blogs ou les causes qu’elles entendent défendre ? Les gens qui investissent de l’argent dans les nouvelles technologies littéraires ne prennent pas le risque de le dilapider en le confiant à des auteurs insuffisamment aguerris.
L’expérience du premier pas
Suivre une formation en ce sens s’avère plus que conseillé pour percer dans ce milieu, même en ayant déjà une solide expérience dans le domaine de l’écrit au sens large. On peut s’improviser « plume du Net » à la petite semaine, mais sur la durée, c’est bien votre compétence littéraire et votre capacité à réseauter qui augmenteront votre auditoire virtuel. Bénéficier de l’expérience des gens immergés dans les métiers de l’écriture comme le sont ceux de L’esprit livre est vraiment le premier pas vers la réussite d’un projet littéraire abouti.
La marmite de l’auteur
L’exemple le plus évident pour moi, afin d’illustrer mon propos, est l’un des travails pour lequel je perçois quelque argent : écrire, entre autres, un article hebdomadaire pour L’esprit livre. Oui, comme celui que vous êtes en train de lire. Rude tâche exigeant des qualités exceptionnelles, je ne vous le fais pas dire. Blagapart, ce boulot de rédacteur Web s’inscrit dans ce faisceau de contributions rémunérées accessibles via le Net. Pas de quoi faire bouillir la marmite, mais on peut déjà espérer verser l’eau dedans en attendant qu’elle frémisse. Ce sont ces frémissements qu’un auteur voulant voir bouillir ses idées doit rechercher.
Nos mots parlent à l’IA
De l’anonymat à la rentabilité
Quand on parle de rentabilité, n’allez pas imaginer que des milliers d’euros vont pleuvoir dans vos poches chaque mois dès vos premières tentatives ou à la moindre réussite encourageante. Mais ce sont des passages obligés vers des succès plus importants. Si l’on excepte les rares chanceux vivant de leur plume rapidement, la réalité nous enseigne que pour la plupart d’entre nous il s’agit avant tout de miser sur le temps long. Pour s’extraire de l’anonymat, au départ. Mais il ne faut pas confondre se faire un nom avec se faire connaître en bien.
S’imposer dans le brouhaha numérique
Si l’on produit un travail de qualité, on peut envisager de compter sur son talent afin de s’assurer des revenus plus confortables grâce au seul jus de l’encrier qu’on essore. Toutefois, ce n’est pas le tout qu’on connaisse votre existence, encore faut-il que vous sachiez mettre vos atouts en avant, et dans quels domaines ce potentiel constituera une valeur ajoutée. Nous sommes à une période charnière où des opportunités, l’IA en tête, sont à étudier avec intérêt et vigilance. C’est pourquoi nous scruterons dans la seconde partie de cet article nombre de possibilités de faire entendre nos mots dans le brouhaha numérique…