Le blog d'Esprit Livre

" Vous trouverez sur ce blog des informations sur les métiers de l'écriture, des chroniques littéraires , des textes de nos auteurs en formation, des guides et des conseils pour vous former, écrire et publier. " Jocelyne Barbas, écrivain, formatrice, fondatrice de L'esprit livre.

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Sommaire

Certains auteurs débutants craignent qu’on altère l’authenticité de leur écriture en la confrontant à un enseignement qui, selon eux, la formaterait. Or, croire son identité littéraire menacée par la mise en œuvre de procédés techniques relève d’une méconnaissance des apports de la formation au métier d’écrivain. Cela tient aussi à une vision faussée de ce qu’on pense être une méthode appliquée sans discernement. C’est pourquoi il m’a paru indispensable de prendre mon fusil à balles logiques afin de chasser de vieilles peurs irrationnelles… 

Une peur irraisonnée 

Zone floue 

Toute idée reçue s’ancre dans une zone floue, celle formant une séparation entre nos suppositions et une réalité à laquelle on n’a jamais été confronté. Celle, aussi, où l’on émet des hypothèses reposant dans le cas présent sur la projection d’une peur familière à l’écrivain en herbe : qu’on dénature le processus créatif et l’originalité qui le caractérisent. Une appréhension des plus compréhensibles, nul n’écrivant pour faire partie du troupeau mais bien avec l’espoir qu’on l’en distingue. 

Les fac-similés intellectuels 

Cette crainte de l’uniformisation repose en partie sur un raccourci s’effectuant un peu trop facilement quand on examine les choses sous un angle unique, donc biaisé : une méthode élaborée pour tous constituerait les fondations d’une fabrique de fac-similés intellectuels. Les textes ainsi produits seraient interchangeables au point qu’on ne différencierait plus qui a écrit quoi et, par-là, qui est qui. Cette dépersonnalisation organisée est évidemment un fantasme. 

Le prestige de l’originalité 

Pour être tout à fait honnête, cette chimère pourrait se concevoir en s’appuyant sur une  réalité économique n’existant que par elle-même – c’est-à-dire en ne tenant pas compte des auteurs. Dans cette optique, le souhait de proposer au plus large lectorat un produit vers lequel diriger son choix l’emporterait sur toute autre considération. Absurde. Certes, les éditeurs ne sont pas des philanthropes, mais ils désirent faire émerger des écrivains dont la voix se fait entendre en raison d’une originalité qui couvre leur maison du prestige des découvreurs de talents. 

Les pépites envoûtantes 

L’envoûtement littéraire 

Si l’on peut admettre la tentation de reproduire les ingrédients d’une recette lucrative, la volonté d’un clonage en pouponnière littéraire ne saurait être envisagée avec sérieux. Les éditeurs comptent en premier lieu sur une écurie d’auteurs phare affichant, en plus de leur irréprochable qualité littéraire, une différence de ton qui envoûte et surprend. Ces pépites leur assurent d’importants tirages ainsi qu’une assise confortable dans le paysage littéraire. Quelques exemples suffiront à illustrer la diversité des genres et des styles proposés :  

Chez Albin Michel : Amélie Nothomb, Stephen King, Melissa Da Costa, Bernard Werber. 

Chez Grasset : Virginie Despentes, Frédéric Beigbeder, Umberto Eco, Laurent Binet. 

Chez Gallimard : Patrick Modiano, Annie Ernaux, Daniel Pennac, Hervé Le Tellier. 

Chez Seuil : Tahar Ben Jelloun, J.M. Coetzee, Mo Yan, William Boyd. 

Excusez du peu. Et, si je puis dire, dans la collection Pierre tombale de ces maisons-là, on trouve pêle-mêle : Albert Camus, Raymond Carver, Pierre Bourdieu, Marcel Proust, Stefan Zweig, Philip Roth, Daphné du Maurier, Franz Kafka, Milan Kundera, Marguerite Duras, William Faulkner, Alice Munro, etc.  

Sans arrière-goût 

Parmi tous ces écrivains, nombre d’entre eux – Prix Nobel comme prix Goncourt, Médicis ou Renaudot, auteurs de best-sellers ou figures de proue de leur domaine –, ont suivi des cours d’écriture. J’avoue ne pas les connaître tous, mais du diable si j’ai jamais eu l’impression en les lisant qu’une de leurs œuvres soit la copie conforme d’une autre. Je ne parle pas seulement des histoires, mais de tout ce qui entre dans la construction d’un livre, du A des atmosphères au Z des zinventions. Non, rien qui ait l’arrière-goût d’une écriture remâchée.  

Les ficelles du barda 

Pourtant, on leur a inculqué des règles communes, nouant entre elles toutes les ficelles de l’Art d’écrire afin que chacun arrime au mieux son propre barda imaginaire. Les a-t-on dépossédés de quoi que ce soit ? A-t-on bridé leur expression en leur disant de ne pas déborder dans la marge ? Non : on leur a fourni les outils nécessaires à l’épanouissement de savoir-faire dont ils étaient déjà détenteurs à l’état latent. On n’est jamais esclave de l’outil dont on apprend le maniement, mais maître de ce qu’il nous permet d’élaborer. 

L’écriture éclairée 

La formation, une clef 

Il convient donc de ne pas associer l’apprentissage à une structure rigide nous dépossédant de notre liberté de penser. L’écriture est un art évolutif jalonné d’expériences dont les formations font partie intégrante. Grâce à l’acquisition d’une technique il est loisible d’enrichir un texte qui sans elle ne serait pas abouti. Modèle-t-on votre façon de raisonner en vous indiquant comment obtenir la substantifique moelle de votre réflexion ? Non : on vous donne la clef ouvrant la porte de votre imagination. 

Ombre et lumière de l’écriture 

Les formateurs et tuteurs-écrivains transmettent de véritables trésors – dont leur propre expérience n’est pas le moindre – pour qui veut donner de l’ampleur et du caractère à son écriture. Cette passation de savoirs est tout sauf castratrice, mais bel et bien jouissive. L’authenticité d’une écriture ne se cultive pas dans l’ombre de ses certitudes mais en s’imprégnant de la lumière des autres pour être soi-même…  

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