Pensez plus rapidement et écrivez plus vite ! Développez votre efficacité en canalisant le flot de mots qui vous anime, en captant l’essence de vos idées.
Continuons à explorer quelques astuces susceptibles de raccourcir le plus possible le trajet allant du cerveau à la main ! Nantis de ces quelques solutions visant autant une vitesse d’écriture optimale que la lutte contre la déperdition de nos idées, vous trouverez peut-être de quoi vous faciliter votre vie littéraire…
Notez, notez, et notez encore !
L’accélérateur de pensée
Un moyen simple d’écrire rapidement est de ne pas écrire, pour ainsi dire. Ou si peu que seul vous puissiez être en mesure de comprendre quelle est l’idée qui vous anime. Il y a ainsi une façon très efficace pour faire gagner du temps à votre pensée : notez trois ou quatre mots qui définissent ce que vous avez en tête, sans chercher à déboucher sur une formulation définitive. Ce qui est important, et j’aimerais que vous conserviez ceci toujours à l’esprit, ce n’est pas dans un premier temps d’avoir une mise en forme parfaite de votre texte. Ce sont ses lignes directrices, vos intentions d’auteur, qui comptent. L’habillage textuel peut bien patienter devant la cabine d’essayage, après tout.
L’idée et son développement
La littérarité de vos phrases prendra donc ses aises en temps voulu. D’ici là, ce qui doit dominer, ce sont les mots clefs de votre imagination afin que votre discours ne perde pas de son essentialité. Il faut parfois dissocier l’idée de son développement pour en conserver l’efficacité, et pour cela qu’elle soit promptement couchée sur le papier. Il arrive qu’on se perde dans la potentialité d’une idée jusqu’à en oublier son substrat. Simplement parce qu’on n’a pas pris à l’instant le soin de le noter. Et le « Ah mince ! » de dépit après s’être rendu compte de notre impossibilité à remettre le doigt sur ce que nous avions estimé être en mesure de valoriser notre texte ne change rien à l’affaire. Bien que je doute que ce soit le mot « mince » qui sorte de votre bouche en cette occasion.
L’anti-bug
Vous avez peut-être comme moi connu une disparition de texte suite à un bug. Vous veniez d’écrire une quinzaine de lignes qui vous paraissaient tenir la route, et voilà que, magie des ordinateurs, elles ont sombré dans quelque abîme informatique. Ça fait toujours plaisir, n’est-ce pas ? Sauf mémoire exceptionnelle, vous ne parviendrez jamais à réécrire ce passage au mot près, mais ceux que vous aurez utilisés en amont pour en saisir l’essence vous garantiront d’au moins en restituer le sens. La solidité de la colonne vertébrale d’un paragraphe repose sur quelques articulations essentielles permettant de figer sa structure dans notre esprit.
Des mots, encore des mots, toujours des mots !
L’écriture à contre-courant
Tenez, pour parler boutique : quand je rédige un article, et celui-ci ne déroge pas à la règle, j’écris fréquemment des mots sur la feuille de papier A4 qui me sert de tapis de souris. Oui, je suis sûrement l’écrivain qui jette le plus de tapis de souris au monde. Eh bien, ce format 21 x 29,7 est comme une marge à ma pensée. Je me déleste là de ce que l’urgence condamne trop fréquemment à l’oubli. Ayez un p’tit bout de papier à portée de main, au cas où. J’ai suffisamment fait confiance à mon traitement de texte pour me dire que ce qui ne s’efface pas à cause d’une micro-coupure de courant n’a pas d’égal. Et puis, ce n’est pas du luxe d’entretenir sa calligraphie.
Le scalpel et la truelle
Il existe une méthode exactement inverse consistant à lâcher la bride et à se mettre en mode « écriture automatique » à la façon des surréalistes. Là, inutile de réfléchir à quoi que ce soit, il faut juste de la vivacité dans les doigts pour qu’ils transmettent à la seconde tout ce qui nous passe par la tête. De même que pour la méthode minimale où l’écriture se fait sans recherche d’effets, il s’agit de ne pas se laisser entraver par une pensée construite. C’est de l’ordre du déversoir intellectuel dont il s’agit. Tout ce qui vous vient doit ressortir comme si votre cerveau était en proie à un vomissement. Je sais, j’aurais pu trouver une image plus ragoûtante, mais au moins a-t-elle le mérite d’être parlante !
Flux de mots
La raréfaction du mot ou son abondance conditionnent notre esprit à sélectionner les axes principaux de notre pensée, aussi opposées que les deux méthodes puissent paraître. Dans les deux cas, il s’agit d’aller au plus pressé en maniant soit le scalpel soit la truelle. Pour éviscérer notre écriture ou en produire de grosses tartines, les deux moyens sont bons ! Ce qui importe au bout du compte est de ne jamais casser notre dynamique imaginative. Pour ça, il faut l’alimenter sans cesse d’un flux de mots.
Simple comme au revoir
Vous progresserez dans votre rythme de travail rien qu’en alternant ces deux techniques. Elles se rejoignent en empruntant des chemins différents, avec en commun une économie de procédés, puisque se résumant à des mises en application tout sauf compliquées. Cela correspond à des temps d’écriture très courts qui peuvent « cohabiter » avec ceux durant lesquels vous êtes à un stade de rédaction plus élaborée. Cela permet qu’ils ne s’exercent pas au détriment de votre production « normale ». Voilà, c’est en vous assurant que c’est simple comme bonjour que je vous dis au revoir !