Les détracteurs de Stephen King s’accordent à lui trouver quelques lourdeurs, à raison : le Maître du Maine s’appesantit parfois sur des trajectoires mineures de son intrigue, ne revenant à son sujet qu’après des détours jugés par certains interminables. Il n’en sera rien ici. Élévation, dans cet hommage à Richard Matheson d’à peine cent cinquante pages, est un trésor de concision. King a emprunté les meilleurs raccourcis pour nous mener à une fin délicieusement extravagante.
Un chapitre m’a un peu rappelé Marche ou crève, sans la violence physique, ici remplacée par une tension inhérente à l’enjeu d’une amitié possible. Je ne dirai rien de plus, sauf qu’il s’agit d’une course, comme pour nous ramener un temps à Ray Garraty.
Le prétexte du bouquin, puisqu’il est dédié à Matheson et à son homme qui rétrécissait, est brillamment exploité. Je me demandais page après page comment King allait se délester de ce lourd héritage : eh bien, je n’ai pas été déçu. Si on retrouve les recettes qui ont fait son succès (et quand j’écris recettes ce n’est pas anodin), force est de s’incliner face à sa propension de toujours être ancré dans les débats d’idées qui brouillent l’air du temps.
King possède par ailleurs cette force de nous faire admettre l’impossible, une prouesse qu’il renouvelle avec Élévation. C’est peut-être l’un des plus doués pour extraire ses personnages de l’ordinaire en un paragraphe.
Retenez bien ça : en un paragraphe. Vous lirez et vous saurez.
Tiens au fait, pourquoi le lire, ce bouquin ? Simplement parce qu’il recèle quelques trouvailles dont nous aurions été toutes et tous contents d’avoir été l’auteur. On connaît le style faussement simple de King : il passe aux yeux d’une intelligentsia moribonde pour un écrivain incapable d’être littéraire, quand des milliers de ses pages prouvent le contraire.
Essayez un jour d’être aussi créatif que King, pour nous étourdir d’une tristesse teintée de bonheur dans un dernier paragraphe.
Essayez de vous élever.
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» Dans la petite ville de Castle Rock, les rumeurs circulent vite. Trop vite.
C’est pourquoi Scott Carey ne veut confier son secret à nul autre que son ami le docteur Bob Ellis. Car avec ou sans vêtements, sa balance affiche la même chose, et chaque jour son poids diminue invariablement. Que se passera-t-il quand il ne pèsera plus rien ?
Scott doit également faire face à un autre problème : les chiens de ses nouvelles voisines ont décidé que sa pelouse était le lieu idéal pour faire leurs besoins. Entre le couple et Scott, la guerre est déclarée. Mais lorsqu’il comprend que le comportement des habitants de Castle Rock, y compris le sien, envers les deux femmes mariées met en péril le restaurant qu’elles ont ouvert en ville, il décide de mettre son « pouvoir » à contribution pour les aider. Un roman joyeux, exaltant et teinté de tristesse. Entertainment Weekly. »
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