Marie-France Saint-Dizier en phase ascendance d’inspiration…
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Dans cette rubrique sont présentés les textes rédigés par les stagiaires durant ce stage.
Les auteures ont lu leur nouvelle devant la caméra .
Le stage en quelques mots
Démonter le processus de création et le remonter ensuite en y insérant sa personnalité et sa maîtrise de l’écriture : tel est le programme très ambitieux de ce stage.
Auteures
Cliquez sur les noms pour découvrir le texte et la vidéo de ces auteures.
- Arlette Bachelard
- Dominique Beck
- Françoise Baudin
- Valérie Bertrand
- Sabine Boyer Ponapin (La Réunion)
- Odile Colomb
- Nouchka Favez (Suisse)
- Sylvie Ithurbide
- Lydia Javet (lietaert)
- Diane Lemay (Québec)
- Marie-France Saint-Dizier
En savoir plus sur ce stage sur le style
« Si je ne suis pas moi-même, je ne suis personne. » Virginia Woolf
« Le style ne mérite son nom que s’il porte la marque d’une personnalité. Cela est vrai de tous les arts. » Henri Morier, la psychologie des styles, Ed. Georg
Contenu
Le style qu’est-ce que c’est ? Les réponses de Buffon, Boileau…
Le bon et le mauvais style – Timbal Duclos
Réaliser son cahier des charges stylistiques et l’appliquer
Les techniques de l’imitation par Aristote ‘Les arts poètiques’
L’esprit et la psychologie
(Le style – outils de la narration)
La description
Les dialogues : Michel Audiard
Le monologue intérieur
Le narrateur : moqueur (Cervantès), Condescendant (Le parfum)
La langue
Le style parlé en littérature (Ferdinand Céline, Mark Twain)
La ponctuation Expressive – Donleavy
La créativité et la langue (Frédéric Dard)
Les niveaux de langue et la dimension sociale du style
Libre exercice de style : le mélange des techniques (1 journée)
Cette formation sera prochainement disponible en ligne.
En attendant, si sous vous souhaitez commencer par vous former et comprendre comment se construit un style,
cliquez ici
Le déroulement de ce stage
Exceptionnel. C’est le mot que j’aimerais que vous gardiez en mémoire en parcourant les pages de ce recueil de textes et de nouvelles. Voyez-vous, il est rare d’être animé d’un tel désir d’apprendre et d’écrire au point que ces auteures ont parcouru leur pays, certaines ont pris l’avion pour en savoir un peu plus sur la pratique de cet art d’écrire. Vous comprendrez alors mon émotion lorsque je les ai vues toutes arriver et prendre place dans une même salle. Chacune à sa manière a fait chanter la langue française avec son accent. Elles ont donné à entendre leur timbre de voix, ce qu’elles ont de sincère, d’authentique, de sympathique et d’attachant lors d’une semaine de stage intitulé : Questions de style.
Trois d’entre elles ont trouvé leur style et ont déjà été éditées (à compte d’éditeur bien sûr). Ce n’est pas un hasard. Selon Paul Désalmand * seulement 1 personne sur 10 000 candidats en apprentissage parviendra à être éditée. Elles sont 3 dans ce cas sur un groupe de 11 personnes. Tous niveaux confondus, partageant le même rêve. Or, les rêves n’espèrent qu’une seule chose : se réaliser si on veut bien les écouter. L’espoir et l’envie d’écrire les ont amenées jusqu’ici, dans une auberge campagnarde du Poitou où l’on est « bonaise » à longueur de journée. Elles ont eu tout le loisir de conjuguer les gourmandises du corps et de l’esprit. L’esprit de Rabelais rôde parfois en ces lieux avec cette joie débridée de se sentir vivre pleinement, hors du temps et des sentiers ordinaires de l’existence.
Voilà, vous commencez à saisir l’aspect exceptionnel de ce stage d’écriture. Abordons maintenant la quête du graal de chaque écrivain : son style. Les néophytes pensent avoir le leur naturellement. C’est ce qui les encourage à se former et à se lancer dans l’écriture. Ils confondent leur propension à écrire et ce talent si personnel que l’on appelle le style. Ce dernier résulte d’un lent et patient travail d’écriture et de formation. Le style est partout, de la recherche d’un sujet aux subtilités de la stylistique. Il comprend à la fois la maîtrise technique et la capacité d’imprégner son texte de sa personnalité. L’objectif de ce stage est de permettre à chacune de décomposer son processus créatif et de le remonter pour comprendre sa propre mécanique interne ; de mesurer cette double dimension de la présence d’un style tout en utilisant les ressources de sa palette narrative.
Concrètement, ces auteures ont exploré l’ensemble des moyens d’expression du récit. Le point de départ leur était donné, elles ont choisi un pitch parmi les trois que j’avais sélectionnés à leur intention. Elles ont bâti une intrigue et rédigé un texte en se limitant aux faits (fictifs évidemment), un peu comme le ferait un gendarme. Ensuite, par étapes, elles ont ajouté une couche de littérature : la voix d’un narrateur, la description, le portrait, le dialogue, le monologue, la ponctuation, une touche de naturel et de créativité en utilisant la langue parlée.
Tout un parcours de création, balisé par des extraits littéraires d’écrivains célèbres ayant tous croisé le fer avec la technique pour inventer leurs propres règles. L’apprentissage du style, c’est avant tout une école de liberté. De quoi donner des boutons et des vapeurs aux puristes de la grammaire et de l’orthographe. C’est dans cette complicité d’avoir à accomplir un forfait créatif que ces stagiaires ont rédigé leur nouvelle.
Conduire un groupe jusque-là est un fol accomplissement pour la formatrice que je suis. Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir après la journée de formation ces auteures dans la salle en train d’écrire, s’aidant les unes les autres, partageant leurs idées et leur savoir-faire. Je n’ai jamais vu un groupe aussi lié. À vrai dire, je ne suis pas sûre de parvenir à décrire ce qu’il s’est passé exactement ces jours-là. Une sorte d’état de grâce.
Et aussi un clin d’œil du destin. Je vais vous faire une confidence. Vingt ans plus tôt, j’avais organisé à Vouillé (86190) un stage sur l’écriture créative. C’était l’un des tout premiers. La grande majorité de ces stagiaires n’étaient pas venue et ne se sont jamais excusés de leur absence. Une seule personne était présente. J’ai quand même animé cette formation. Afin d’atténuer mon immense déception, mon unique participante m’invita au restaurant et me fit découvrir l’incroyable omelette norvégienne de L’auberge du Cheval Blanc. Elle me fit comprendre qu’il était primordial pour chaque être de pouvoir se réaliser et d’avoir une personne qui puisse les guider. Je dus lui promettre de ne pas renoncer. Promesse tenue ! Il a fallu 20 ans pour inverser cette situation. C’est aussi pour cela que j’ai choisi ce lieu de stage en mai dernier. C’est ici que l’on transforme le goût de l’espoir, du salé des larmes contenues au sucré d’un dessert flamboyant et enivrant. C’est la même saveur que l’exceptionnel. Gardez ce mot en mémoire. Il guidera votre main et vos pas.
Jocelyne Barbas – L’animatrice
Note
A l’attention de ceux qui n’ont pu assister à cette formation, nous avons conçu une formation courte en ligne. Voir