Le blog d'Esprit Livre

" Vous trouverez sur ce blog des informations sur les métiers de l'écriture, des chroniques littéraires , des textes de nos auteurs en formation, des guides et des conseils pour vous former, écrire et publier. " Jocelyne Barbas, écrivain, formatrice, fondatrice de L'esprit livre.

Où en êtes vous dans l'écriture ?

Êtes-vous comme Oscar Wilde ? Hésitant au point de ne pouvoir ajouter qu’une virgule à votre texte le matin et l’enlever l’après-midi ? Comme Stephen King, un gros producteur, au moins 10 pages abouties par jour ?

Mesurez-vous aux plus grands écrivains et définissez votre niveau d’écriture en répondant à ce quiz.

Que voulez-vous apprendre ?

Répondez à ce quiz et recevez vos réponses par mail .
Vous obtiendrez ainsi une liste personnalisée de vos désirs de d’apprentissage classés par ordre de priorité et de difficulté.

Inscrivez vous à notre newsletter

Envisagez-vous de prendre un pseudonyme ?

Sommaire

L’usage d’un pseudonyme ou nom de plume apporte certains avantages et inconvénients. Cet article vous aidera à prendre votre décision.
Une chronique littéraire de Frédéric Barbas.
Crédit photo : Visualhunt

 

Ces auteurs qui se cachent

Suite au rafraîchissement de mon bureau que je ne pouvais plus voir qu’en peinture, une fois les murs secs et immaculés, je décidai d’agencer les romans l’encombrant par genre et par ordre alphabétique. J’eus une hésitation : où, dans les rayonnages abritant la science-fiction, le fantastique comme les récits d’anticipation, devais-je classer Eric Arthur Blair, à « A » ou à « B » ?  J’ignorais en effet si Arthur faisait partie du nom ou du prénom. Il s’avéra, après vérifications, que le second choix était le bon.

Quittant la littérature de genre pour celle dite blanche, je faillis rencontrer le même écueil avec Frédéric-Louis Sauser, mais le trait d’union me sauva, qui m’indiqua à quoi m’en tenir. Me tournant vers la section des poètes, je fus de nouveau pris d’un doute : Ricardo Eliécer Neftalí Reyes-Basoalto, à partir de quelle lettre me revenait-il de le positionner ? Quand même, je m’étonnai de me trouver autant hésitant, voire si peu érudit, s’agissant d’auteurs connus de tous ! De tous, vraiment ?

Pour bon nombre de celles et ceux qui me lisent, je ne doute pas une minute que vous ayez identifié, à mesure qu’ils sont apparus dans cet article, George Orwell, Blaise Cendrars et Pablo Neruda. Du moins si votre éventuelle inclination pour ces auteurs a pu vous inciter à en savoir plus sur eux.  Ce qu’on appelle des noms de plume, et un peu moins joliment des pseudonymes, recèlent plus de subtilités que je n’en soupçonnais.

 

Reconnus ou inconnus ? Le pseudonyme comme un masque…

L’usage d’un pseudonyme  va bien souvent au-delà d’une simple coquetterie intellectuelle ou de l’envie qu’on vous prenne pour cet autre ne s’exprimant qu’à travers ses livres. Et celui qui d’une certaine façon ne serait constitué que d’eux. Alors si on ne prend pas forcément un nom de plume de paon pour faire la roue, quelles motivations poussent quelqu’un à dissimuler ce qu’il a toujours été ?

Si la part en nous qui écrit peut être dissociée dans une proportion non quantifiable de qui nous sommes quand nous ne travaillons pas un texte, une interaction plus ou moins consciente s’opère toutefois en permanence. Considérons que ce que nous écrivons est le Mister Hyde de notre imagination ; il faut bien qu’il se nourrisse de quelque chose : de ce que l’on refoule et qui jamais n’apparaît aux yeux de ceux qui nous connaissent. D’une vision du monde que nous sommes incapables de développer en public. De l’observation des travers de nos voisins grâce auxquels on se fabrique un miroir reflétant nos propres défauts dont à l’occasion nos personnages sont construits. De tout ce que nous n’incorporons pas à notre quotidien, en fait.

Se dissimuler derrière un nom de plume témoigne d’une existence parallèle, une autre vie non advenue et qu’on fabrique dans son coin. Aussi le pseudonyme peut-il tenir lieu d’exutoire derrière lequel on s’efface ou se protège. Comme si blotti dans l’ombre d’un projecteur qu’on manipulerait, on éclairait la part de nous-même que nous n’aurions pas su jusque-là mettre en lumière.

 

Le nom de plume : de la revanche à la quête de son identité d’écrivain

Le pseudonyme peut dissimuler cette soif de revanche qu’on étanche en deux mots. Je vous renvoie au lien vers L’Express pour voir comment Roman Kacew, auteur à la destinée tragique, s’est ri de l’entre soi littéraire. Obtenir deux prix Goncourt sous deux noms de plume différents sans être démasqué des critiques littéraires est pour le moins une prouesse et la démonstration de leurs compétences toute relative.

Si la rareté d’un tel parcours empêche qu’on le cite comme un dogme, ça traduit selon moi toute la complexité d’une renaissance à base de faux-papiers, puisque nous sommes les faussaires de notre âme en écrivant sous un nom ne nous ayant pas été attribué à notre naissance.

Vous pourrez explorer davantage cette question en lisant les divers articles complémentaires cités au bas de cette page.

 

Comment bien choisir votre nom de plume ? 

Au terme de cet article, une question se pose : quel nom de plume permettra votre envol ? Aucune règle ne semble se dégager, puisque des écrivains comme Jean-Paul Dubois, Pierre Magnan ou Loup Durand ont imposé leur écriture sans travestir leur nom, ou à peine (Louis André Durand pour ce dernier). Difficile de trouver plus commun que ces patronymes.

Chercher ce qui nous correspondrait en terme d’images, celle qu’on souhaite renvoyer comme celle qu’on a de soi est compliqué. Il y a souvent un secret contenu dans un pseudonyme, quelque chose qu’on donne à voir tout en souhaitant que personne ne le devine, enfin si peu. Pas trop.  Qu’il soit seulement ludique ou pénétré de nos expériences, le nom de plume exige en tout cas que le lecteur s’y attache. Nous vivons dans une époque des plus commerciales, aussi faut-il faire sa propre publicité.

Quand j’ai commencé à rédiger cet article, j’avais en tête deux pseudos évidents, même s’ils n’appartiennent « qu’à » une littérature chantée : Eddy Mitchell et Johnny Halliday. Claude Moine et Jean-Philippe Smet. Non pas qu’on doive américaniser à tout crin notre identité. Mais ces deux-là, à une époque où on rêvait de rock ‘n’ roll, de Cadillac et de road-trip sur la route 66, avaient su flairer le vent. Ils se posaient ainsi, à raison ou à tort, en dignes héritiers d’Elvis. Ils ont su valoriser leur talent par ce biais.

S’accaparer la gloire de plus grands que nous n’est pas obligatoire pour exister soi-même. Mais s’en inspirer est profitable.

Un dernier conseil : quand viendra le moment où vous devrez baptiser l’autre personne qui est en vous, soyez aussi malicieux que l’air du temps le permet !

 

 

  Pour aller plus loin

Pourquoi les écrivains changent-il de noms ?

Le pseudo en littérature est-il lié à la peur d’être soi-même ?

Le pseudonyme, nom ou discours?

Dans quelles conditions peut-on utiliser un pseudonyme ?

Pourquoi prendre un pseudonyme pour vendre son livre ?

Cinq raisons de prendre un pseudonyme, l’expérience de Maud Perrier, romancière autoéditée

 

 

Ces articles peuvent vous intéresser  Ces articles peuvent vous intéresser

 

https://esprit-livre.com/22-exercices-auteur-presse-de-publier

https://esprit-livre.com/devenir-ecrivain/se-lancer/devenir-ecrivain-professionnel-guide-pratique-26-02-2018

https://esprit-livre.com/actualites/comment-bien-ecrire-l-art-de-l-ecriture-06-11-2018

https://esprit-livre.com/actualites/e-learning-dedie-a-l-ecriture-et-aux-ecrivains-05-09-2018

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

L'actualité

Notre espace d’actualités, où l’apprentissage et la découverte ne connaissent aucune limite.

appels à textes, concours littéraires

Appels à textes et concours littéraires

De vraies opportunités d’être lu ! Tous les 15 jours, L’esprit livre écume les concours et les appels à textes […]

Ce qui vous pousse à écrire

Première partie Ce titre pourrait induire certains en erreur : il ne s’agit pas ici de se demander pourquoi on écrit, […]